jeudi 31 mai 2012

Changement de geôle

Un air d'été, tout léger. Le vent frais caresse ma peau, fait danser mes cheveux, s'infiltre sous mes vêtements et passe par mes poumons. Il se lève, me lève, déclenche ma transe.
Voilà, c'est l'été. La saison du café, celle où je ne dors pas, je bronze même en voiture, je me remplis de projets et je ne les respecte pas. La saison du manque de respect. Celle où je renie mes convictions, où je contredis les idées établies, où je bois presque tous les soirs en infime quantité, où je me dis que je devrais profiter du beau temps et où j'écris sans arrêt. Je crie sans arrêt. C'est le moment de l'année où je suis le plus insatisfait. Un rien me fait sortir de mes gonds. Un plus petit rien me transporte loin de mes soucis.
L'été, je m'évade. Je me sors de mes geôles accumulées pendant l'année. Libarté, comme on voyait partout sur des pare-chocs, quelques années plus tôt. Ma libarté, je ne l'atteindrai jamais. Être en moi, c'est déjà être enfermé quelque part. Alors autant en tirer parti et transporter ma propre prison pour la dénaturer.
Changer.
Voilà comment se sortir d'une prison. Il faut juste la changer.

2 commentaires:

  1. ''Voilà comment se sortir d'une prison. Il faut juste la changer. ''

    J'adore... Tout ton blog est si inspirant... Si... à saveur : ''En route vers notre individuation''. Jung, doit se retourner dans sa tombe.

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  2. Le contraste entre l’atmosphère des premières phrases et celle du reste de ton texte est vrmt intéressant. Wow! Tu es maître dans l'art de déstabiliser tes lecteurs ;)

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