dimanche 24 mars 2013

Déclaration 4

J'ai encore un texte en retard, je le sais. Les idées ne manquent pas par contre!

J'aime les vieilles chansons.
Attention, je ne parle pas des tubes de l'été dernier ou des Backstreet Boys. Nenon, les vraies vieilles chansons qui ne jouent presque jamais à la radio. Nina Simone, Otis Redding, Ella Fitzgerald, Tom Jones, Etta James, Barry White, Grace Jones et l'inoubliable Harry Belafonte. Qui? Ben oui, le gars dont les chansons passent dans les scènes les plus marquantes de Beetlejuice. De la musique de 1956, quand même.
Ce que j'aime de ces artistes moins populaires de nos jours relève surtout d'une vibration. Pas dans leur voix,  plutôt celle qu'ils créent lorsqu'on les écoute. On aura beau refaire Feeling Good à toutes les sauces, ça restera toujours la chanson de Nina Simone. Elle la sent jusque dans ses os et la chante jusque dans les miens. Sa voix transporte et donne tout de même directement sur son âme.
Essayez de faire ça avec autotune.
La musique ne découle plus de l'âme de l'artiste, mais d'un conglomérat de grosses têtes doublées de gros portefeuilles. Le succès sert à mesurer la qualité. Comme si l'argent gagné avait plus de valeur que la substance. Ce n'est pas en répétant «baby» avec un effet de voix électronisée qu'on va m'atteindre, mais ça vend.
La belle gueule importe aussi davantage que ce que cette gueule a à partager. Les «chanteurs» en deviennent si obsédés par leur image qu'ils oublient de se dévoiler dans leurs chansons, de travailler le sentiment ou de chercher à traduire une expérience.
Ce que j'aime le plus des vieilles chansons, c'est qu'elles ne se démoderont jamais. Chaque année passée leur ajoute un peu de valeur, comme une antiquité de bon goût. Cent ans après l'enregistrement, j'écouterai Try A Little Tenderness en partageant le moment avec feu Otis Redding. Cent ans plus tard, personne ne partagera quoi que ce soit avec Justin Bieber. Espérons-le!

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