mercredi 13 juin 2012

À l'heure

Je fonds au soleil. Mes neurones se liquéfient. Ma sueur coule à flots, ma peau se dore et le sommeil l'emporte. Pour une fois que je n'ai pas à le provoquer ou le chercher, je dois le combattre. Autant écrire que rêver. Quel espèce de jeune fainéant je fais, somnolent au centre-ville!
Je ne me presse pas, cette fois, ce qui me change pas mal de mon habitude. Retardataire depuis toujours, j'attends pour une fois ma tendre moitié plutôt croustillante.
Depuis douze ans, elle m'attend. Depuis douze ans, j'arrive en retard et ça nous convient tous les deux. Là, les rôles s'inversent. Trente minutes d'avance pour compenser de mes années de retard. L'heure du rendez-vous passe, elle panique. Armée, elle menacerait le chauffeur de bus de foncer, de défoncer les automobiles ralentis par la tourista. (Tourista: maladie temporaire frappant le Vieux-Québec rendant les visiteurs lents, exécrables, lents, abrutis, ultra lents, perdus, adeptes du sur place et dépendants de la caméra.)
Elle tarde à réaliser une entrée remarquée dans ce parc surpeuplé. J'ai hâte de la revoir. Je comprends comment elle se sent, pourquoi elle est toujours si patiente. Je le savais déjà. Je l'aime.

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