vendredi 27 juillet 2012

Grain de sable

Un grain de sable dans l'univers. Cliché, certes. Le sentiment demeure tout de même présent. Se sentir inutile, insignifiant, ça ne passe pas par mille expressions toutes faites.
Je bats des ailes, agite les bras, m'époumone, renverse tout sur mon passage, détruis mon entourage et le reste, explose, implose, gratte chaque recoin pour laisser ma trace dans l'univers. Rien. Des pas de géant qui mènent à la stagnation. Les larmes remontent le courant, ma vision se brouille et se rétrécit jusqu'à ignorer tout autour. Sans réponse de l'extérieur, je me replie et m'enferme en moi-même. Un origami d'épuisement qui ne donnera pas un cygne ou un bateau.
Puis vient une gentille vieille dame. Baignant dans l'insignifiance, je me juge futile et elle ne le remarque pas. À demi aveugle, confuse, ligotée à une marchette, elle sourit de toutes ses fausses dents. Pas ce sourire forcé distribué par millions par tout le monde, ce joli sourire qui vient de loin. Son âme me dit bonjour. Mes yeux s'ouvrent, ma voix s'anime, les couleurs vibrent et fuck les détestables. Elle est enfin là. Celle qui me prouve que parmi toutes les vagues que je tente de provoquer, la plus simple marquera davantage mon existence.
Cette dame ne parle pas à une machine à faire payer. Elle ne regarde pas un figurant. Elle sait que lorsque le magasin ferme, j'existe encore et j'ai ma propre vie. Elle a envie d'asséner un coup de marchette au gros cave précédent. Elle me laisse faire mon travail, coopère, ne m'empêche pas de lui donner un petit "plus". Elle est humaine et me considère comme un être égal.
Elle repart aussi vite qu'elle est arrivée. Elle laisse un léger vide sucré. Mon coeur sourit et elle l'a vu. C'est tout ce qui compte. J'ai ma place.

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