jeudi 1 novembre 2012

Absence

Peut-être la lune atténue-t-elle les marées de mon cerveau. Peut-être la vie se surcharge et me dépouille de mes temps libres. Reste qu'une telle éternité sans écrire ici ne s'excuse d'aucune façon.
Ne croyez pas que j'aie arrêté l'écriture. Mon manuscrit et mes tapuscrits ont émergé de mes boîtes. J'ai passé des semaines à me relire, des semaines à subir la torture de l'autocritique et des bévues stylistiques. Mon roman, celui dont je parle depuis des années, celui mariant la psychologie et la littérature et mon côté pas trop sain d'esprit, mon bébé de quelques centaines de pages couvertes des mêmes situations remâchées, je recrée mon bébé une nouvelle fois, la bonne je l'espère, celle qui ne me fera pas rougir de honte à la relecture, celle où ma pensée sera plus claire que dans ma tête, celle où ma voix sera intacte, où j'aurai mis tout ce dont je dispose.
J'y pense et je m'emporte. Je m'empêtre dans mes idées pour mieux trébucher en paroles. Ce roman ne verra peut-être jamais le jour, deviendra un best-seller ou un flop monumental. Ce projet me confirmera que je peux persévérer.

Cette semaine, je m'intègre dans un nouveau milieu après avoir obtenu une promotion. Je côtoie des dames d'âge respectable encore plus qu'avant et le contraste m'émeut presque, je les vois vieilles ou cramponnées à leur jeunesse et leurs idéaux, je les découvre dans leurs faiblesses, leurs forces incroyables et leurs vies éclatées, puis je me regarde avoir l'air de dix-sept ans et agir comme quarante, je me vois devenir autre, ne devenir personne en fait et j'ai peur, si peur de me perdre alors que le changement me stimule, que je vois l'opportunité de grandir enfin vers le haut, vers le mieux.

Ces derniers temps, mes rêves me hantent. Je dois les conquérir. Un changement en entraîne souvent bien d'autres. Dans le cas de mon nouveau défi, j'ai l'impression de stagner et de m'éloigner de moi, de mes buts et ambitions. Je peux encore entrevoir mon idéal, je peux encore ne pas me réveiller dans deux jours avec cent ans de plus avec la certitude de n'avoir jamais rien accompli.

Aventure, me revoici. Juste après la pause. D'ici là, j'observe des vieilles dames pour mieux me retrouver, je me cherche dans leurs histoires en espérant ne pas m'y reconnaître.
À ce moment-là, je vois le monde de travers.

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