dimanche 19 août 2012

Abandonner les huîtres

J'apprécie les autres. J'adore surtout les Autres. À quoi bon échanger des idées avec une version modifiée de soi-même?
Ce que j'aime des relations interpersonnelles, c'est ce qu'elles m'apportent. Chaque ami et chaque bonne connaissance m'apprend quelque chose, ou du moins se rend utile. Attention, pas dans le sens de «contact stratégique», plutôt d'une façon égocentrique et un peu tordue.
La plupart des particules uniques de mon entourage m'ont fait ou me font découvrir une partie de moi-même ou une parcelle de mon monde. Une fois leur enseignement de l'école de la vie complété, je les garde près de  moi. Toutefois, d'autres personnes quittent mon univers de temps à autre. Bien que beaucoup d'entre eux aient leur utilité, il arrive que je me sente vide et inutile en leur compagnie.
Mon principe social central se résume à un échange réciproque. Entre humains, nous sommes égaux et je me dois de leur donner autant qu'ils peuvent le faire. Certains se bornent tout de même à jouer les huîtres: nous savons tous deux qu'une perle s'y cache, mais je n'y aurai jamais accès sans les briser. Ils restent donc fermés, impénétrables et à l'épreuve des fuites. Il ne changent pas avant, pendant ou après mon passage dans leur vie. Je poursuis donc ma route et les laisse vaquer à leurs paisibles occupations autarciques.
Heureusement, les Autres sont présents dans ma vie en direct, en rediffusion mémorielle ou en projection dans l'avenir. Non seulement j'en tire quelque chose, mais en plus ils en bénéficient autant que moi.
Le but des interactions sociales se modifie selon les besoins. Au fond, même s'il laisse une impression différente ou porte un autre masque, il gravite toujours autour du même point: le changement.
Si je tiens à vivre en société et côtoyer plus spécifiquement certains humains, c'est que j'espère changer. Plus loin encore, j'entretiens une petite lueur d'espoir narcissique qu'à quelque part, je laisserai ma trace en eux.
Les huîtres ne me changeront jamais plus qu'elles n'évolueront. Je scrute alors la foule et je tente de départir les sources de changement des fruits de mer.
À cet instant, je vois le monde de travers, encore.

2 commentaires:

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  2. Interactionnisme symbolique : Nous manipulons tout le monde et tout le monde nous manipule.
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    Focuser sur l’ici et maintenant !
    On peut relire le passé et accepter qu’il est passé. On peut le modifier pour mieux vivre au présent (Réminiscences). Cependant, nous ne pouvons que changer sa signification et non ce qui s’est passé.
    Le passé est souvenir. Le futur est peur et espoir(Le passé et le futur n’existe pas... Ce ne sont que des cognitions).

    Le seul espace d’action est... le présent !

    Amen.

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